Pour sa part, en 1972, John F. Clauser a réalité des expériences novatrices utilisant des photons intriqués. Cela, avec d'autres expériences confirme que la mécanique quantique est correcte et ouvre la voie pour des ordinateurs quantiques, les réseaux quantiques, et les communications quantiques cryptées.
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• Huit mois après cette cérémonie de remise du prix, pour le discours d’ouverture de la Quantum Korea 2023 au centre Dongdaemum à Séoul, il a été demandé au Lauréat John F. Clauser une adresse aux jeunes scientifiques coréen-ne-s, lui demandant de leur apporter des remarques inspirantes.
John F. Clauser a choisi de s'exprimer sur ce qu'est pour lui la vraie science, basée sur des observations minutieuse du naturel. Il l'oppose à une actuelle pléthore inquiétante de pseudo-sciences dont avec franc-parlé, il a cité deux exemples omniprésents dans les médias, ChatGPT et le GIEC.
Dr. John F. Clauser, Séoul, le 26 juin 2023 :
(traduction anegeo, on a mis certaines phrases en gras)
« Oh, j'espère qu'il n'y a pas eu de malentendu sur l'invitation à cet exposé particulier, j'en donnerai un autre un peu plus tard : le discours liminaire.
Il m’a été demandé pour le premier de faire des remarques brèves pour l'inspiration des jeunes scientifiques coréen-ne-s. Je ne sais pas trop comment faire ça, mais voici mon meilleur jet, et cela a très peu à voir avec la technologie quantique, mais voilà mes pensées d'inspiration.
Il y a longtemps, en fait toute ma vie, j'ai été un physicien expérimental. J'ai eu le privilège distingué d'être capable, littéralement, de parler à Dieu*, bien que je ne suis pas croyant.
Cet extrait de la vidéo commence immédiatement suite à ça :
Dans un laboratoire de physique, je suis capable de poser des questions sur une base mathématique approfondie et d'observer une vérité universelle correspondante. Pour le faire j'ai fait des mesures minutieuses des phénomènes naturels. Dans le laboratoire de physique, j'ai pu régler le débat entre Einstein et Schrödinger d'un coté, et Niels Bohr et John von Neuman de l'autre. Dans un laboratoire, j'ai posé des questions simples : lequel de ces deux groupes avait raison ? et lequel avait tort ? J'ignorais à l'avance quelle réponse j'aurais, je savais juste que je pouvais obtenir une réponse. Néanmoins, j'ai trouvé une vérité réelle comme réponse. J'ai considéré que la vérité réelle ne pouvait être trouvée que par observation des phénomènes naturels. La bonne science est toujours basée sur de bonnes expériences. Les bonnes observations surpassent toujours des théories purement spéculatives. Des expériences peu soignées, d'un autre coté, sont fréquemment contre-productives et amènent de la désinformation scientifique. C'est pour cela que les bon-ne-s scientifiques refont leurs expériences réciproques avec attention.
Pour l'inspiration des jeunes scientifiques, je suggérerais que aujourd'hui est un moment opportun pour des observations précautionneuses de la nature. Pourquoi ? J'observe que le monde actuel est littéralement couvert, saturé, avec de la pseudo-science, avec de la mauvaise science, avec de l'information scientifique non juste et de la désinformation, et ce que j'appellerai de la "techno-cons"**
Les techno-cons sont l'application de la désinformation scientifique dans des buts opportunistes. Les dirigeants de business non scientifique, les politiciens, les directeurs de laboratoire nommés par le politique et autres, sont très vites couverts par de la désinformation scientifique. Quelque fois ils/elles participent à son lancement.
Le but est d'essayer de vous inspirer vous, jeunes scientifiques, à observer la nature directement, afin que vous aussi, vous puissiez déterminer la vérité réelle. Utilisez l'information gagnée par des expériences précautionneusement réalisées, et la recherche, pour arrêter la propagation de l'information scientifique inexacte, la désinformation et les techno-cons. Des scientifiques bien formé-e-s peuvent aider à résoudre les problèmes du monde en agissant comme vérificat/eur/rice/s de faits.
Le problème le plus courant des vérificat/eur/rice/s de faits, malheureusement, est de déterminer ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas. Le monde est encombré avec la perception de vérité de quelqu'un d'autre, comme une alternative de la vérité réelle. Fréquemment, la perception de la vérité est significativement différente de la vérité réelle. Qui plus est, avec une promotion et de la réclame suffisante, la perception de vérité devient la vérité. Sa promotion par des entreprises commerciales s'appelle marketing, utilisé communément par ses promoteurs de manière opportuniste pour faire avancer des finalités politiques, commerciales et variées. Lorsque la promotion est faite par les gouvernements ou groupes politique, ça s'appelle du battage en spirale ou propagande.
Pour de tels promot/eur/rice/s, la perception de la vérité est vérité. Si vous pouvez la vendre, ça doit être vrai. Si vous ne pouvez pas la vendre, ça doit être faux. La perception de la vérité aussi est malléable. Si vous ne pouvez pas la vendre, et voulez la vendre, c'est facile, vous la changez. Vous pouvez changer la vérité. Vous pouvez faire référence à des observations fausses si nécessaire. Mon favoris à cela est ChatGPT. Cet outil est très bon à faire exactement çà. Il a plein de pseudo-science humaine à copier et manipule et émule. Il peut mentir et baratiner même mieux que ses mentors humains, dont les écrits sont abondants dans la littérature.
Dans la littérature vous observerez qu'il y a bien plus de fiction que de non-fiction. La pseudo-science est de la science-fiction. Malheureusement, ni les ordinateurs, ni les vérificat/eur/rice/s de faits ne peuvent, en général, dire les faits de la fiction, ou la science de la science-fiction, ou de la pseudo-science. Si Starship Enterprise peut voler plus vite que la vitesse de la lumière, ça doit bien être possible, non ? Tout ce dont vous avez besoin est de cristaux de di-lithium, n'est-ce pas ? Faux.
La vérité réelle n'est pas malléable. Elle ne peut être trouvée que en faisant des observations précautionneuses. Les lois de la physique bien testées et les données d'observation sont des guides importants pour vous permettre de distinguer la vérité de la perception de la vérité.
Maintenant je ne suis pas le seul à observer la prolifération dangereuse de la pseudoscience. Récemment la fondation Nobel a formé un nouveau groupe pour s'occuper de la question, appelé le Groupe International sur l'Environnement de l'Information [International Panel on Information Environnment]. Ils prévoient de le faire sur le modèle du Groupe d'Experts Intergouvernementaux sur l’Évolution du Climat de l'ONU, le GIEC [International Panel on Climate Change, IPCC]. Je pense personnellement qu'ils sont en train de faire une grosse erreur dans cette entreprise, parce que à mon avis le GIEC est l'une des pires sources de d'information mauvaise dangereuse. Ce que je vais recommander c'est d'avancer dans ce sens, dans l'objectif de ce groupe.
Dans le passé, nous les scientifiques agissent, ont agi, comme évaluateurs pour les articles de journaux évalués par des pairs, et nous avons fait de l'évaluation de pairs de nos travaux des uns des autres, simplement afin de prévenir la prolifération d' information scientifique non juste. Il semble que récemment ce processus a été rompu. Il y a besoin qu'on lui redonne de l'énergie d'une manière ou l'autre. Pendant ma carrière de scientifique, on m'a demandé fréquemment d'être évaluateur d'un grand nombre d'articles de journaux.
Ici, je vais donner quelques conseils. D'abord, c'est très important, votre travail devrait être basé sur des observations minutieuses de la nature. Vous devez essayer dur de reconnaître, ce que j'appelle un éléphant dans la pièce, qui se cache en pleine vue. Posez vous des questions très simples. J'ai trouvé un éléphant dans la pièce que je décrirais dans mon discours liminaire en mécanique quantique.
J'ai un deuxième éléphant dans la pièce que j'ai découvert récemment en m'occupant de changement climatique. Je crois que le changement climatique n'est pas une crise. La vérité réelle peut être trouvée si, et seulement si, vous apprenez à reconnaître et à utiliser de la bonne science. Cela est particulièrement vrai quand la vérité réelle est politiquement incorrecte et n'est pas le reflet des buts politiques, de business, ou les désirs des élites.
Même la communauté scientifique peut parfois être diluée par la pseudoscience. Rappelez-vous, si vous voulez que la pseudoscience soit la vérité, faites en simplement du battage en spirale et elle devient vraie.
C'est important, un-e évaluat/eur/rice doit connaître et utiliser la physique basée sur les mathématiques. Un-e bon-ne scientifique aussi doit savoir dériver et résoudre des équations différentielles. C'est la première chose que j'ai apprise comme étudiant de premières années à Caltech. Suivez l'enseignement de Sir Isaac Newton, il a trouvé que le monde était gouverné par des équations différentielles. Il a fallu qu'il invente l'algèbre pour ça ! mais il l'a fait.
Un-e évaluat/eur/rice doit identifier les processus dominants correctement. Comme point de départ le meilleurs moyen de le faire est d'estimer l'ordre de grandeur des processus variés concevables. L'un de mes exemples que je pourrais donner plus tard, bien que je n'aurais pas le temps de le faire, concernant le changement climatique, je pense que l’identification du processus dominant est dans l'erreur d'un facteur de 200. Par conséquent si vous êtes en présence d'un facteur de cent, deux cents, votre processus est bien trop petit pour être important. C'est le gros, les gros chiffres qui importent, les petits nombres peuvent être négligés.
Parfois des personnes vont promouvoir des idées nouvelles, qui sont décalées par un facteur de un million ! Simplement ils/elles n'ont juste pas établi les nombres eux/elles-mêmes. La partie la plus pathétique de tout cela, est qu'ils/elles ne savent pas qu'il est nécessaire qu'ils/elles sachent comment le faire. Leur manque de connaissance scientifiques permet à la science, la pseudo-science, de promouvoir ce à quoi je référerais comme techno-cons, des buts politiques opportunistes. Les techno-cons sont clairement démasqués et identifiés si vous appliquez simplement des calculs d'ordre de grandeur.
C'est très important, un-e évaluat/eur/rice doit appliquer des méthodes statistiques basées sur du bon algèbre, cela de paire avec du bon sens. J'aimerais que vous considériez les méthodes utilisées par deux de mes anciens associés à l'Université de Californie, Berkeley, lauréats Nobel. Lorsqu'on leur a montré des données, un groupe de points de données et qu'on leur a dit : "Regardez, la tendance est évidente" !, Luis Alvarez, lauréat Nobel, le regarderait et dirait, "la ligne la plus plate que j'ai jamais vue". Charlie Townes le regarderait et dirait "Je ne vois pas dans les données ce que vous me dites je suis supposé y voir...".
Soyez sur vos gardes. Si vous faites de la bonne science, cela peut vous conduire dans des domaines politiquement incorrects. Si vous être un-e bonne scientifique, vous les suivrez. J'en ai plusieurs que je n'ai pas le temps d'aborder, mais je peux dire avec confidence qu'il n'y a pas de crise climatique réelle, et que le changement climatique ne génère pas d'évènement météorologiques extrêmes.
Merci »
* Pour comprendre ce qu'il veut dire par là, il faut voir les questions un peu effrayantes que soulève la mécanique quantique, précisément ce sur quoi ont travaillé ces trois chercheurs : "la capacité de deux photons à se comporter comme un système quantique unique, même à distance l’un de l’autre, dès lors qu’ils ont interagi dans le passé", d'où les questions métaphysiques, à cette échelle là : le temps existe-t-il ? ou bien : la distance existe-t-elle ? La mécanique quantique révèle un inconnu qui nous dépasse. Le court fascicule "Le cantique des quantiques" de S. Ortoli et J.P. Pharabod (La Découverte, où les auteurs ont pris le parti de présenter le problème avec pédagogie, quelques petits dessins, et sans aucune équation) traite de ce sujet.
** probablement en référence au terme "néo-cons", employé en politique américaine, qui désigne un groupe de puissants personnages imperméables au reste du monde, enfermé dans un idéalisme mal placé.
Dr. John F. Clauser, Seoul, June 26, 2023 :
« Oh, I hope there wasn’t a significant miscommunication in the invitation for this particular talk, I’m going to give it another one later on – the keynote address.
I was asked for the first to make some brief remarks as inspiration to young Korean scientists. I’m not sure, how to do that, so here’s my best shot at it, and it really has very little to do with quantum technology, but here are my inspirational thoughts.
A long time ago, actually my whole life, I have been an experimental physicist. Have had the distinct privilege of literally being able to talk to God*, even though I’m an atheist.
In a physics laboratory, I am able to ask carefully posed mathematically-based questions and correspondingly observe universal truth. To do so I made careful measurements of natural phenomena. In the physics laboratory, I once settled the debate between Einstein and Schrodinger on one hand, Niels Bohr and John von Neumann on the other. In a laboratory, I asked a simple question: which one of these two groups was right ? And which one was wrong ? I didn’t know ahead of time what answer I would get, I just knew I could get an answer. Nonetheless, I found real truth for the answer. I asserted that real truth can only be found by observing natural phenomena... Good science is always based on good experiments. Good observations always overrule purely speculative theory. Sloppy experiments, on the other hand, are frequently counterproductive and provide scientific disinformation. That is why good scientists repeat each other’s experiments carefully.
For inspiration to young scientists, I would suggest that today is an opportune moment for careful observations of nature. Why ? The current world I observe is literally awash, saturated, with pseudoscience, with bad science, with scientific misinformation and disinformation, and what I will call ”techno-cons.”.
Techno-cons are the application of scientific disinformation for opportunistic purposes. Non-science business managers, politicians, politically appointed lab directors, and the like, are very easily snowed by scientific disinformation. Sometimes they participate in its origination.
The purpose is to try to inspire you, young scientists to observe nature directly, so that you too can determine real truth. Use the information gained from carefully performed experiments and research to stop the spread of scientific misinformation, disinformation and techno-cons. Well-educated scientists can help solve the world’s problems by acting as scientific fact-checkers.
A fact-checker’s most common problem, unfortunately, is determining what is true and what is not. The world is awash with someone else’s perception of truth as an alternative to real truth. Perception of truth frequently differs significantly from real truth. Moreover, given sufficient promotion and advertising, perception of truth becomes truth. Its promotion by commercial enterprises is called marketing, commonly used in the furtherance of political, commercial, or various opportunistic ends by its promoters. When promotion is done by government or political groups, it’s called spin or propaganda.
To such a promoter, perception of truth is truth. If you can sell it, it must be true. If you can’t sell it, it must be false. Perception of truth is also malleable. If you want to sell it, and you can’t sell it, that’s easy. You change it. You can change truth. You can claim false observations if necessary. My favorite in this act is ChatGPT. It’s very good at doing exactly that. It has lots of man-made pseudoscience to copy and manipulate, and emulate. It can lie and cheat even better than its human mentors, whose writings are abundant in literature.
In literature, you will observe there’s far more fiction than there is nonfiction. Pseudoscience is science fiction. Unfortunately, neither computers nor human fact-checkers can, in general, tell facts from fiction, or science from science fiction, or from pseudoscience. If Starship Enterprise can fly faster than the speed of light, it’s gotta be possible, right ? All you need is di-lithium crystals, right ? Wrong.
Real truth is not malleable. It can only be found by making careful observations. Well-tested laws of physics and observational data are important guides to allow you to distinguish truth from perception of truth.
Now I am not alone in observing the dangerous proliferation of pseudoscience. Recently, The Nobel Foundation has formed a new panel to address the issue called the International Panel on Information Environment. They plan to model it after the UN’s International Panel on Climate Change, the IPCC. I think personally that they are making a big mistake in that effort, because in my opinion the IPCC is one of the worst sources of dangerous misinformation. What I’m about to recommend is in furtherance of that, of the aims of that panel.
In the past, we scientists act, have acted, as referees for journal article peer review, and we have peer-reviewed each other’s work, so as just to prevent the proliferation of scientific misinformation. That process recently seems to have broken down. Somehow it needs to be re-energized. During my career as a scientist, I have frequently been asked to referee lots of scientific journal articles.
Here I will offer a few pieces of advice. First, very importantly, your work should be based on careful observations of nature. You must try hard and recognize what I will call an elephant in the room, hiding in plain sight. Ask very simple questions. I found an elephant in the room that I will be describing in my keynote address in quantum mechanics.
I have a second elephant in the room that I have recently discovered regarding climate change. I believe that climate change is not a crisis. Real truth could be found if and only if you learn to recognize and use good science. It’s especially true when real truth is politically incorrect and does not reflect political, business aims, or desires of leaders.
Even the scientific community can sometimes become diluted by pseudoscience. Recall, if you want pseudoscience to be true, just simply spin it and it becomes true.
Importantly, a referee must know and use mathematically based physics. A good scientist must also know how to derive and solve differential equations. That was the first thing I learned as an undergraduate at Caltech. Follow the teaching of Sir Isaac Newton, he found that the world is governed by differential equations. He had to invent calculus to do it ! but he did it.
A referee must correctly identify the dominant processes. As a starting point the best way to do this is with order of magnitude estimates of the various conceivable processes.
One of my examples I can give later, I won't have time to do it though, regarding climate change, the dominant process I believe, has been misidentified by factors of 200. So, if you’re off by a factor of one hundred, two hundred, your process is way too small to be important. It’s the big one – big numbers which matter, little numbers can be neglected.
Sometimes people will promote new ideas that are off by factor of a million ! They just simply haven’t run the numbers themselves. The most pathetic part of all this, is that they don’t know that they need to know how to do that. Their lack of scientific knowledge allows science, pseudoscience, to promote what I will refer to as techno-cons, political opportunistic aims. Techo-cons are readily unmasked and identified if you simply apply order of magnitude calculations.
Very importantly, a referee must apply good calculus-based statistical methods, along with good common sense. I would also like you to consider methods used by two of my former associates at University of California, Berkeley, Nobel laureates. When they were shown data, a group of data points and told : “Look, the trend is obvious” !, Luis Alvarez, Nobel laureate, would look at it and say, “Flattest line I ever saw.” Charlie Townes would look at it and say, “I don’t see in the data what you’re telling me I’m supposed to see.”.
Beware. If you’re doing good science, it may lead you into politically incorrect areas. If you’re a good scientist, you will follow them. I have several I have'nt time to discuss, but I can confidently say there is no real climate crisis, and that climate change does not cause extreme weather events.
Thank you.»
anegeo 19/12/24